L’entrée dans l’épuisement physique et moral est insidieux et fourbe.
C’est un engrenage que l’aidant ne choisit souvent pas. Dans ce surmenage le proche Aidant peut ne pas se sentir compris ou tout simplement, ne pas se sentir considéré. Il n’empêche que peu à peu, il s’oublie. Il fait passer l’aide à son proche avant tout, au détriment de son épanouissement personnel, au détriment d’autres personnes de son entourage parfois, et bien entendu au détriment de sa propre santé.
On pourrait dire que l’Aidant devient insidieusement sa propre victime.
On le connait tous, il s’agit du mécanisme de la culpabilité.
C’est un sentiment qui se trouve démultiplié dans la situation d’aide à une personne malade, handicapée et/ou en perte d’autonomie.
Se sentir coupable, c’est lorsque l’on sent que l’on commet une infraction consciente à nos valeurs morales ou que nos pensées et nos actions sont dommageables pour quelqu’un dont on se sent responsable.
Lorsque le Proche Aidant se sur-responsabilise, un cercle vicieux s’installe :
- J’accepte seul, par choix ou par défaut, une situation trop lourde, sans mettre de limite. L’objectif étant de faire au mieux. Surinvestissement, sur-responsabilité, non prise en compte de ses propres besoins en se disant toujours, « je suis capable et de toute façon, je n’ai pas d’autre choix, c’est comme ça, je dois être capable »
- Accumulation de la fatigue, de la frustration
- Transformation de l’épuisement en colère contre la personne aidée, intentionnellement ou pas
- Remord de certaines pensées et/ou actes « je me sens coupable de mon comportement, j’essaierai de ne plus agir comme ça »
- Ré-investissement « Il faut que je m’investisse mieux et plus pour la personne aidée »
Et ainsi de suite, le cercle vicieux culpabilité-fatigue s’installe.
Le sentiment de culpabilité est généré par la tendance à ne voir que sa propre responsabilité dans la situation actuelle ou dans la recherche des solutions. Le Proche Aidant ne partage pas toujours cette responsabilité avec les autres souvent parce que « si je le fais-moi, ce sera fait au mieux ». C’est une croyance car en faisant soi, on accumule de la fatigue et on retombe dans le fameux cercle vicieux.